Il y a le Selenor de Sly, le Tanto de SVS, le Tiknot d'Alien, de Mirmilly et de Pilote de Bord, le Pointe D'ail de Jibi, le N 700 de Jean Didier et un autre dont j'ai oublié le nom de Padélis et puis encore tous ceux que j'oublie, ceux qui passent entre les mains de Wedel et ceux que j'ignore, oui bien sur l'étrange bateau de Captain Joe et celui, en acier, c'est vrai de cet autre fameux pirate qui hante les quais de Seine.
Tous, les hommes, ont en commun, sans se le dire, sans se l'avouer, d'avoir répondu à la question: pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien. Et la réponse est celle de la pure philosophie: se donner les moyens d'aller le plus lentement possible vers un ailleurs où on ne serait pas aller rapidement.
La construction d'un bateau, ou sa restauration, répond à toutes les questions existencielles.
- Il y a le monde, là, et il y a un être qui est une existence unique pour l'eternité (puisqu'aucune autre ne sera identique ou n'a été identique), la seule d'ailleurs qui soit sinon compréhensible sinon perceptible
- Il y a la pensée et l'acte ou la correlation des deux
- Il y a la matière et l'esprit ou la symbiose des deux
- Il y a le mythe et la rationnel, "dual et non duel" comme le dit Jerphanion.
D'autres passions peuvent partiellement s'inscrire dans ce registre, mais pas au point où la joie est si proprement liée aux risques (peut être ceux qui construisent leur propre avion...) et où le temps de la patience puisse être si lié à celui de l'ephémère plaisir du flot qui vient, au prés serré, affleuré la tonture du plat bord.
Je souhaite qu'à bord d'Elendil le rôle d'équipage soit un jour celui de tous ces hommes qui m'ont aidé à mettre au jour cet acte de "philosophie" qui est celui de construire un bateau.