dimanche 16 août 2009

montage des couples


Montage d'un couple sur l'épure.

Tous les couples sont en place. Il faut maintenant les aligner correctement (plan vertical et plan perpendiculaire par rapport à la quille).


Prochaine étape: fabrication et montage de la carlingue (pièce longitudinale qui vient au dessus des jonctions couple-varangue en renforcement de la quille et appui central du plancher de fond).


Un apprenti donne la main

Pour ce détail, la préparation des pièces avant montage, j'ai recruté un apprenti. Travail réalisé avec le sourire, mais pas trop longtemps. Mais difficile pour un enfant de se projeter dans un rêve sans avoir à porté de main l'objet fini ou au moins quelque chose qui le rappelle ou lui donne forme.



Mais tâche accomplie. Sans doute est-ce ainsi que l'on apporte aux enfants ce qu'ils seront lorsque "l'âge adulte" les aura entrainé dans le monde où l'on vit pour travailler: ne pas faire les choses à moitié et ne pas vouloir que ce soit fini avant d'avoir commencé.
Merci à l'apprenti d'une heure ou deux. S'il revient c'est qu'il a compris qu'il n'y a pas d'aventure sans bateau...



lundi 10 août 2009

Juste des mots

Aujourd'hui pas d'image. Les travaux en cours n'apportent rien de nouveau. Assemblage des pièces pour monter les couples manquants. Donc juste des mots.
Mais ce blog l'est aussi. Il n'y a ici aucune volonté de montrer une maitrise technique (que je ne détiens pas) ni de faire acte pédagogique. Seulement une porte ouverte sur l'ailleurs comme lorsque je laisse le portail de l'atelier ouvert. Juste pour inviter l'un ou l'autre à entrer. Il n'y a aucune obligation d'achat.

Pourquoi construire un bateau ? Je ne suis pas marin et j'habite loin des voies fluviales. Je ne sais même pas où je "poserai" cet encombrant ouvrage si un jour il prend le chemin des ondes navigables. Pourtant j'envisage d'apprendre à naviguer correctement. Mais là n'est pas la question.

Un bateau c'est, à mon sens, le haut de la pyramide des constructions accessibles à l'individu qui rêve dans son coin et sait bien qu'il sera seul, rigoureusement seul, pour mener à terme le chantier. Sans doute y-a-t-il ici un défi ultime, comme un pied-de-nez au monde qui ne voit que les provisions à mettre à l'abri en vue de la retraite ou qui considère la vie comme un calcul raisonable et raisonné. Ou peut être la volonté de "ne pas se laisser avoir vivant" comme le dit si bien Bernanos. Cette façon de fuir en avant, d'ouvrir un nouveau chemin, parce que celui tout tracé vers la mort anodine et administrativement aseptisée n'est pas à la hauteur de la vision de l'être au monde.

Dans ce monde trés démocratique et largement conditionné par les siècles de métaphysique chrétienne, chaque homme en vaut un autre; tous sont interchangeables parce que tous égaux devant la Loi ou devant le Dieu, unique l'un et l'autre. Celui dont la tête dépasse du rang est au mieux un doux rêveur, au pire un dangereux terroriste. Construire un bateau de ses propres mains, lorsque l'on n'est pas marin, c'est refuser ce monde là. Et même lorsque l'on est marin.

Il faut un peu de courage, accepter le silence qui entoure les rêves éveillés parce que c'est la dure règle du genre (il me semble que de façon générale les "artistes", les humains qui tentent de traduire leur hyper-sensibilité dans un affrontement avec la matière, sont seuls. C'est ainsi depuis que toute expression d'un sacré a été monopolisée par les églises puis liquéfiée dans le monde le consommation), et garder au fond des yeux l'horizon: à chaque pièce assemblée, voir le bateau non seulement se construire mais achevé comme le lieu où attend, sur une autre rive, une bière bien fraîche ou un regard qui aura su lire toutes les runes de cet étrange voyage.

mercredi 5 août 2009

A côté du chantier

Un plot de chêne "rouge" de 54 mm débité pour les 8 couples restant à réaliser.



Mais il y a aussi ce que l'on ne voit jamais sur les chantiers:
les chutes.
Sans doute de quoi se chauffer pendant deux semaines cet hiver. Même si une partie passe dans les grillades.



D'ailleurs, et c'est bien dommage, il manque les bruits et les odeurs pour vous faire percevoir ce qu'est ce chantier.
Imaginer le cri strident de la scie circulaire, celui plus long et plus ronronant de la scie à ruban, puis ajouter le ronflement de l'aspirateur et lorsqu'elle se lance, le vrombrissement de la dégauchisseuse. Imaginer les copeaux et la sciure, l'odeur du chêne, un peu acre, mais aussi celle de la colle; en musique de fond, lorsque les machines se taisent et que le temps est à l'assemblage, du country façon Johnny Cash ou de la musique de film comme "le dernier samouraï, quelques jurons lorsque la colle coule et que le serre joint se coince ou que les pièces glissent l'une sur l'autre, et de temps à autre une pause pour prendre le temps de goûter la fumée de l'herbe à pipe (pas du vieux Tobby de la Comté...) ou de reflechir en se demandant où tout cela peut-il bien conduire.
Un chantier c'est une vie qui n'a rien à voir avec le monde des affaires à grand coups de bla bla ni avec celui de la grand messe du J.T.
Le chantier c'est une façon de se sentir bien vivant au milieu d'un monde qui a oublié depuis longtemps ce que sont les hommes lorsqu'ils construisent un rêve.



samedi 1 août 2009

Reprise du chantier

Reprise du chantier. En douceur. Montage "à blanc" des plis médians de l'étambot et de l'étrave.




Il y avait un rayon de soleil qui a duré le temps du collage. Aujourd'hui, pluie fine, exellente pour la terre mais avec la châleur pas terrible pour la vigne et les tomates (mildiou). Mais c'est le temps qu'il fait.