dimanche 2 janvier 2011

De mots en maux

Je me suis rendu compte que des visiteurs venaient ici en provenance d'un ailleurs, improbable à priori, les Etats Unis, le Canada. La communication au prochain lointain devient une réalité alors que celle au prochain d'à côté s'efface sous l'usure du temps et l'indifférence polie.

Un architecte est venu de Bordeaux pour voir le chantier, des candidats à la construction amateur sont venus d'Isère. Mais, en dehors du voisin à la retraite, le monde alentour passe sans voir.

Mais à choisir entre l'indifférence et l'attention feinte, je choisi le silence.



Elendil s'habille lentement de sa robe à clin. La neuvième virure est en place mais avec les températures froides de ces dernières semaines, les temps de collage deviennent un véritable obstacle. Mais qu'importe; personne n'attend le bateau au détour d'un port. La navigation est vivante dans mes rêves. Dans la construction d'un bateau il y a la porte d'un autre départ, d'une aube nouvelle, assez loin des absences de soi et des machoires inflexibles d'une modernité qui digère tout ce qui dépasse des horizons dessinés sur les panneaux publicitaires en lignes de nécessité et tracés par les leçons apprises par coeur.



Combien de lecteurs pour ce roman d'un bateau pour Gwenn (à télécharger sur http://www.bateaubois.com/) ? Qui le sait ?
Lorsque l'on crée une chose ou l'autre il y a toujours un souhait; celui que d'autres puissent y trouver quelque chose pour eux même et que des mots, qui sont les gestes de l'âme, viennent justifier, comme un bouquet offert, la passion, le travail, le temps passé. On ne crée pas pour soi mais parce que l'on porte en soi quelque chose qui demande à s'exprimer. Mais parfois l'expression est comme un cri dans le silence absurde de murs impossibles à comprendre. Alors vient la tentation de s'enfermer. Puisque ce que l'on dit avec ses mains n'a pas d'écho. Il y a quelque chose de cruel ici ou de profondément ironique, comme si le miroir ne renvoyait pas d'image.

Je suis là; je passe. Un jour tout sera autre. Il n'y aura plus besoin de miroir.

De mots en maux et retour. Mon esprit dessine déjà un autre bateau. For the White Shores.

1 commentaire:

  1. Ha mais moi je viens très souvent voir comment ça avance ton beau bateau.

    Et oui je trouve ça même rassurant de voir que certains se lancent dans des projets fous, la folie créatrice, le propre de l'homo sapiens non ?
    Rien de ce que l'on fait n'est inutile, faire c'est en soi utile.

    Cela dit dans ton beau village, je comprends que la culture maritime ne soit pas dominante, tu construirais un knarr à St Malo, tu aurais déjà eu 10 000 visiteurs.

    Moi c'est pareil, ça fait 20 ans que j'écris des chansons que presque personne n'écoute, mais tant pis.

    Captain'Jo

    RépondreSupprimer