dimanche 26 juillet 2009

Dimanche

Il n'y a pas que les bateaux, même en bois, dans la vie. Même si la cariatide ci-dessous est une proue sculptée à l'origine pour le knörr en construction. Mais la force des choses, et notamment celle du déséquilibre de la charpente de la cuisine d'été, a conduit ce dragon à remplacer le poteau manquant. La charpente circulaire à trois pieds inscrits dans un triangle rectangle n'a pas dépassée le stade de l'idée. La force des choses. Elle est bien ce qui distingue les hommes par la perception qu'ils en ont. Que ce soit pour construire un rêve en affrontant le réel ou la matière, ou pour jeter aux orties mille idées qui peuvent toujours faire une idéologie mais ne feront jamais le début du commencement d'un acte en restant des idées.


Nous étions dimanche aujourd'hui, de ce côté ci de la planète. Un jour comme un autre. Mais un jour autre. Alors pour ceux qui viennent se promener en un clic sur ce petit coin de planète virtuelle (mais pourtant bien réel même si des photographies ne veulent rien dire tant que le regard intelligent et sensible n'a pas goûté par lui-même au visible), un petit clin d'oeil en trois images.


Paulilles. On y revient. Non seulement l'anse offre, sans doute hors saison, tous les charmes d'un coin tranquille pour qui cherche le retour au sens et, par la même occasion, le bain lustral des eternelles jouvences, mais il y vient au jour un vin, le sang de cette terre entre mer et ciel, qui porte au palais de longues saveurs bien charpentées (comme disent les spécialistes; étonnant d'ailleurs que la charpente se trouve liée au vin. Il doit y avoir ici un lien méta-culturel qui mériterait un regard de linguiste ou de sémiologiste façon Jünger, en amateur, ou Eco, en professionnel) et à l'esprit ce zeste d'ivresse légère qui non seulement déride les esprits chagrins mais, en offrande divine, porte la rêverie du temps des graces digestives vers ce que l'esprit peut dispenser, et engranger, de force et de paix, en ces temps maussades qui font nos quotidiens si indigestes.
Donc à ceux qui regardent et goûtent ce que je peux offrir ici, sans condition aucune et dans la limite du temps que les Nornes m'impartissent, je lève mon verre à vos rêves et souhaite que vous soit accordée l'étincelle qui en fera une forme de la réalité.
"Nous faisons naufrage, non pas sur nos rêves, mais sur notre incapacité à rêver avec assez de force." Eumeswil, Ernst Jünger, 1977, traduction Henri Plard.






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