lundi 29 juin 2009

Maître couple et membrures sciées


Les couples sont fabriqués d'aprés les gabarits (voir calque) relevés sur l'épure. Ici le maître couple qui une fois assemblé par la varangue et un traverse à hauteur de pont donnera au bateau sa largeur maximale.

Le tracé des formes de chacune des pièces (5 pour chaque membrure) sur le plateau de chêne, le débit approximatif et le corroyage, puis le débit final à la scie à ruban prend un demie journée pour un couple.


J'en suis à trois couples chacun constitué de deux ensembles symétriques. Il en reste encore six.



Lorsque les bordées de la coque seront fixées aux membrures sciés des couples, la structure sera complétée par des membrures ployées et lamellés collées.



Les pièces sont d'abord collées puis boulonnées ou vissées. La visserie est soit en inox soit galvanisée et enduite de minium pour ralentir la corrosion due à la différence de transfert de l'humidité entre le bois et le métal.

A cette étape, le virtuel a rattrapé son retard sur le réel. Maintenant les "articles" suivront le rythme de la construction. Prochaine étape: la fabrication des couples, puis leur assemblage avec la quille. Il sera sans doute temps de trouverune solution pour mettre le chantier à l'abri. J'espère que l'entorse à la cheville va rapidement se réduire... ne serait-ce que pour reprendre les chantiers et ne pas faire desesperer les commenditaires.

Chapeau de quille et varangues



Le chapeau de quille est collé et ensuite entaillé en même temps la rablure. Il sera boulonné à la quille lors du montage définitif des couples.



Puis un essai à blancs des varangues.

Calques


La question se pose assez rapidement du transfert des formes de l'épure sur les plateaux de chêne. J'ai trouvé du papier calque en rouleau.
Les images parlent d'elles mêmes.

Relevé des formes



Tracé sur un plateau de 54 mm avant débit et corroyage.

A une autre adresse

Ici, c'est un rêve qui prend pied dans la réalité humaine. A l'adresse ci dessous, c'est un autre regard sur ce que je fais au quotidien, sous le soleil, sous la pluie ou à l'abri des murs pluri séculaires de l'atelier.
Je vous invite à une visite parfaitement gratuite.
http://hucherie.unblog.fr/

Paulilles (III)

Je n'ai pas de photographies du site enchanteur pour le corps et pour l'esprit.
Imaginez une anse de mer claire et fraîche, entourée de rochers, de vignes et de cette végétation si particulière des rivages méditéranéens. Puis en arrière de la plage de gravier, des bâtiments remis à neuf, parfaitement intégrés au paysage. Et au milieu des bâtiments, des barques qui attendent sagement que des mains passionées se penchent sur elles, comme des corps délaissés que la caresse attentive et amoureuse viendra faire renaître.

C'est exactement cela.


Je n'ai pas de photographies du site; mais j'ai pris un cliché d'une remorque pour avoir une idée de ce qu'il me faudra penser lorsque le temps sera venu de la mise à l'eau.



Et aussi une image d'une sortie d'arbre.


Bonne journée (suis cloué à l'inactivité; une entorse assez rude à la cheville)

dimanche 21 juin 2009

des barques à l'eau




La plate a été construite entièrement à la main et en public dans un cadre exceptionnel: la ferme fortifiée de Clairbois, en Mayenne, au pied de Sainte Suzanne: la Ferté Clairbois http://www.ferteclairbois.com/






La sole et la charpente sont en cèdre, les clins en peuplier. Le calfatage est en filasse de coton enduite de goudron de Norvège.






Elle a été mise à l'eau dans les douves du donjon. Et baptisée "Laudine".



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Le "drakkar" (je sais, ce n'est pas le nom mais lorsque l'on dit knörr ou langskip, les gens à qui l'on parle ouvrent des yeux ronds comme des boucliers vikings) a été construit deux fois. La première carène était en lamellé-collé de hêtre, autant dire en carton bouilli mais elle a tout de même descendu l'Erve, plus souvent poussée et tirée que propulsée façon canoë. La deuxième carène est en peuplier cintrée à la vapeur. La charpente est en chêne pour la quille et les membrures sciées. Les membrures ployées ajoutées aprés la pose du bordage sont en lamellé collé de frène. Le calfatage est un joint en cartouche façon menuiserie.






Genre canoë on fait plus leger mais c'est une barque qui fait la joie des enfants.





Le chantier en cours est une prolongation de cette racine venue du fond d'un rêve d'enfant et de la passion de la construction bois.





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Par brouillard d'hiver, descente de remorque pour la "Laudine". Reprise du calfatage au niveau du tableau et de la sole. Au deuxième plan l'"Ultréïa" sur son support d'hivernage.

Quille et rablure








Lorsque tous les éléments de la quille sont débités, l'assemblage commence. Toutes les pièces sont collées entre elle. Pour obtenir la section suffisante, j'ai choisi de réaliser un lamellé collé en trois couches de chêne débitées dans des plateaux de 34 mm (30 mm aprés dégauchissage et rabotage). Tous les joints sont croisés et les assemblages sont à joints vifs. Ce n'est pas ce qui aurait été fait avec des pièces massives aboutées par trait de jupiter. Mais je ne réalise pas un chantier d'archéologie vivante. Les assemblages à plats joints sont renforcés par vissage sur les flancs.



Il convient alors de ne pas trainer. Le temps ouvert de la résine d'assemblage ne permet pas de se demander où poser les serres-joints (accord des mots composés ? je ne m'en souvient plus...) et où sont les calles de serrage.




La rablure est entaillée au rabot et au ciseau. Exercice délicat. Dans cette "encoche" le clin de galbord viendra se loger.



Epure




Le plan et l'épure se complètent. Un plan à l'echelle 1/1 se serait comme une carte de géographie idéale car elle montre tous les détails à leurs tailles relatives. C'est l'objet de l'épure. Ce n'est pas toujours simple lorsqu'il faut tracer des courbes de 5 ou 6 mètres de rayon mais la "planche à dessins" constituées de 3 panneaux de contre-plaqué de 3,2 mètres sur 1,6 mètre permet de dessiner exactement la moitié du bateau sous les trois vues combinées. La double symétrie de la construction viking a aussi cet avantage.



Lorsque les dimensions et les courbes générales ont été définies, il suffit de faire le reste... Faire correspondre les tracés de la tonture, de la ligne de flotaison, des couples et des élévations. L'esprit travaille à plein régime pour penser le volume à plat et inversement.

Pour le tracé des couples, la règle souple se plie à volonté ou presque.

mardi 16 juin 2009

Avant le commencement




Avant le commencement il y avait non pas le néant mais le jardin. D'ailleurs il n'y a pas de néant avant le commencement parce qu'il n'y a pas de commencement. Tout a déjà commencé. Tout a toujours toujours été. Sous d'autres formes, sous d'autres cieux, sous d'autres dieux. Le bateau venu des glaces était déjà là avant que l'esprit ne lui donne forme. Parce que toute question présuppose le champ de sa réponse.



Ensuite il y a eu un établi. Car même le démiurge a besoin d'un établi et la table de travail (pour établir...) devait être en proportion de l'ouvrage.



Mais avant que toute forme ne voit le jour (le soleil est déjà présent pour eclairer la scène) pendant quelques heures il convenait de tracer et de débiter en gros et en détail.


Les éléments de quille sont disposés sur l'épure pour le tracer de la courbe.


Puis débités à la scie à ruban portative.




vendredi 12 juin 2009

Paulilles et images

Une image (l'image est-elle suffisante pour convaincre ?) pour cette rencontre subtile à l'esprit de celui qui cherche.





















Des plans, des rêves et des recherches.
Et au bout du voyage comprenant le dernier souffle du moteur du Land Defender 110, un langskip.





Et des barques au rendez vous de la pluie de ce dimanche.









Il n'y a pas de hasard. Le lendemain visite à Collioure et à Port Vendres. Pas de traces du bateau. Le permanent de la SNSM m'assure que le bateau est espagnol. Comment le retrouver ?Amorce d'un roman et poursuite du "fantôme"... Mais non. Pas encore; il faut laisser le fruit parvenir à maturité avant de le cueillir. Retour à Paulilles. L'apprenti charpentier aperçu hier s'occupe de décalfater une barque en compagnie d'une jeune femme qui offre un goûter au promeneur que je suis. Conversation. Question. Le bateau n'est pas loin. Il est à Canet. Direction Canet le lendemain (le jour même la météo est au rendez vous pour un bain lustral de mer et de soleil; ce lieu est splendide. Les hommes et les femmes qui travailleront ici à la restauration des barques catalanes seront bénis d'enchantement).

Canet.

Un coup d'oeil à la zone technique. La technologie et l'ancien monde se cotoient.


















La poursuite, non pas de l'Octobre
Rouge mais du langskip touche à sa fin.
Il faut juste changer de bassin.
Et il est là.


Vinland. J'ai déjà vu ce nom quelque part. Le pays des prairies. Photographies sous tous les angles accéssibles. Je reste un long moment assis à rêvasser. Mes outils sont loin vers le nord.
Au dessus du Canigou des nuages s'amoncellent. Le temps change. Un orage se prépare. Au même moment un peuple sang et or vibre pour quinze gladiateurs d'ovalie. Paurical vient de frapper le coup de pied qui va donner le bouclier de Brennus à l'USAP; ce n'était pas arrivé depuis 1954. Visca Catalunya.

samedi 6 juin 2009

Paulilles

Une pluie fine, quelques passionnés de vieux gréments, une poignée d'officiels, cinq barques catalanes et à trente mètres du rivage, presque incongru, doucement balancé par une longue houle, un langskip de vingt mètres.
Il n'y a pas de hasard; quelques jours de vacances au bord de la Méditerranée sans plan, sans organisation. Pourtant, ici et maintenant, le bateau est là. Il y aurait bien des choses à écrire. Ce sera fait avec photographies.
A bientôt