jeudi 26 août 2010

Drekki

La figure de proue !
Un dragon aux dents ricanantes, un cheval de mer en courbes ondulantes, une sirène aux seins orgueilleux ? Non. Un Aigle qui va chercher la vague. Mais pour l'heure des blocs de noyer assemblés à la colle resorcine.

Puis une forme tracée (Il y a d'abord un gabarit pour juger des proportions sur l'étrave)



Ensuite un épanelage à scie à ruban. La sculpture sera réalisée en fin de semaine. Journées vikings à Clairbois obligent! Quel autre endroit plus "magique" pour tailler ce qui sera la première vision du bateau?
Les curieux penseront "drakkar" (les autres ne penseront pas...) parce que ce mot est lié à "drekki" pour dragon en ancien langage nordique.

Pourquoi un Aigle ?
Je vous laisse répondre.


Et au même instant, les mêmes à la même tache... La quatrième virure sera posée demain.






lundi 9 août 2010

la quête ou le Grall ?

Merci pour le commentaire. Parfois la longue marche, ou la course de fond, est un peu comme une ligne droite qui n'en finit pas. On aimerait un autre paysage. Constater qu'il y a quelqu'un qui regarde un peu du côté de l'effort entrepris est comme une gorgée d'eau fraîche au dizième kilomètre.
La question est : "du Grall ou de la quête, quel est le plus important?"
La réponse est dans la question. Si c'était le Grall, il n'y aurait pas de question. L' "objet" fait sens à lui seul.
La quête est l'essentiel. Enfin, pour ce qui me concerne. Un peu à la façon de Cyrano. "C'est bien plus beau lorsque c'est inuitle".
Ce qui importe c'est le chemin que l'on parcourt et, en toute logique, comment on le parcourt (on marche toujours d'une certaine façon). Parce que le but est totalement induit par le chemin entrepris; sa forme, sa géographie et ceux que l'on croise.
Le dévoielement n'est pas un but en soi. C'est une forme achevée qu'il ne nous revient pas de façonner. Ce que l'on cherche, existe. Toute question posée présuppose le champ de sa réponse. Toute imagination se fonde sur une réalité. Il n'y a pas d'idée sans mot et pas de divin sans humain pour le celebrer.
Le dévoielement est la fin. Dévoiler à l'origine c'est se refuser la vie. Et se tromper à tout coup. Car ce que l'on dévoile, on le verra avec les yeux du moment. Le numineux (le Grall) s'offre de lui-même. Mais seulement au terme de la quête.
Construire un bateau, c'est un chemin comme d'autres vont à Compostelle. Certes, il y aussi ceux pour qui l'essentiel est de naviguer. Ce n'est pas mon cas. Naviguer vient après, comme un plaisir que l'on éprouve à l'avance parce que l'on sait. Et à la limite peu importe que le bateau soit rapide, ardent ou je ne sais quoi. Ce qui importe, c'est qu'il soit. Comme l'est une quête lorsqu'elle est achevée.
Donde es el caminando, donde està el camino. Où es le marcheur, là est le chemin.

Merci au lecteur.

NB: reçu la visite de "marcheurs" venus d'Isère pour voir le chantier. Pour nourrir leur reflexion sur la construction d'un 12 mètres. Ce qui importe c'est de se connaître soi-même.

Bordage à clin





Les images se passent de commentaires. La charpente reçoit les premieres virures du bordé à clin. Il y en aura en tout 17. Pour chaque virure il faut prendre le temps de brocheter (établir un gabarit), débiter, scarfer (préparer les jointures de liaison des trois planches qui forment la virure), étuver et visser (chaque vis, une tous les dix centimètres, demande un avant trou et une chapelle dans laquelle la tête sera "étancheifiée" avec un mastic). Une vis tous les dix centimètres cela fait entre 90 et 120 vis par virure soit au total entre 3000 et 4000 vis...
Souhaitez moi bon courage.